En moins de 20 ans, le secteur de la presse a connu des évolutions fulgurantes dues à l’apparition d’Internet et des devices mobiles. Ces objets qui font désormais partie de notre quotidien ont changé la façon de consommer l’information, même pour les fervents lecteurs de presse papier.
Alors, comment en est-on arrivé là ?
Des pionniers chez les français
En 1995, le journal Libération décide de lancer son “cahier multimédia”, résumé de l’actualité publié tous les vendredis. Ce dernier permet aussi de consulter les archives du journal, une première sur Internet.
Cependant, ce site, qui constitue une expérience tout à fait nouvelle pour les internautes francophones et la presse française, n’est qu’une expérimentation. En effet, dès son lancement, l’éditeur se questionne déjà sur l’intérêt de mettre en ligne l’intégralité du journal.
Un an plus tard, des journaux de la presse quotidienne régionale (La Voix du Nord, Sud Ouest, Dernières Nouvelles d’Alsace,…) ou de la presse nationale (Le Figaro, Le Monde, L’Équipe,…) mettent en ligne leur site web.
Il faudra pourtant attendre la moitié des années 2000 pour voir apparaître sur le web français des articles similaires à ceux de la presse écrite. Mais ces articles sont d’abord disponibles gratuitement sur le web tandis qu’ils restent payants dans leur version papier.
Ce n’est qu’à la fin des années 2000 que se pose la question de générer des revenus grâce à leurs sites web.
Les journaux américains proposent très tôt un abonnement en ligne
Début 1997, le Wall Street Journal est le premier journal américain à proposer l’abonnement en ligne pour 50$ par an soit près d’un dollar par semaine. À une époque où nombre de journaux en Europe mais aussi aux États-Unis sont encore frileux à l’idée de faire payer le lecteurs sur Internet. En effet, Internet étant le royaume de l’information gratuite, il est à l’époque difficile d’imaginer que l’information payante puisse attirer un lectorat assidu.
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Cependant, pour le Wall Street Journal, c’est un succès. Les professionnels de tout le pays s’abonnent au journal en ligne et sont sûrs de retrouver des informations analysées tous les matins sur leur poste de travail.
Face à ce succès, les quotidiens de tout le pays se lancent sur Internet au début des années 2000. C’est bien plus tard que les quotidiens français mais les éditeurs américains prennent le train en marche et connaissent une avancée fulgurante sur Internet, notamment grâce à leurs expérimentations variées en termes de modes de financement.
De moins en moins de ventes pour les géants de la presse française
La baisse des ventes de journaux papier en France, est liée à une disparition des points de vente. En effet, on constate que le nombre de points de vente est en chute libre : selon Presstalis, plus grand distributeur de journaux en France, c’est près de 5% de marchands de journaux qui mettent la clé sous la porte chaque année.
La fermeture de ces commerces se répercute même sur les ventes des journaux les plus reconnus du pays.
Il est aussi important d’ajouter que les audiences ont changé, de plus en plus de lecteurs se tournent vers les versions numériques des journaux.
La disparition de quotidiens papier reconnus et leur reconversion en pure players sur le web
Mais alors, les journaux ne devraient-ils pas changer de stratégie et adapter leurs business models aux nouveaux modes de consommation ?
C’est déjà le cas pour bon nombre d’éditeurs dans le monde, qui, forcés d’abandonner leur version papier, se sont consacrés à leur version numérique pour ne pas disparaître.
On peut citer des journaux de la presse nationale française tels que France-Soir et La Tribune, The Independent au Royaume-Uni, le journal La Presse au Québec ainsi que le Pittsburgh Tribune-Review, journal régional américain.
Ces reconversions en pure players sur Internet ont permis à ces éditeurs de se consacrer entièrement à leurs sites web et applications mobiles, sans les voir comme du contenu annexe ou comme une simple copie d’articles conçus pour une version papier. Cette nouvelle manière de penser le journal a conduit à un accroissement de la qualité des articles en ligne.
Je fais partie de la majorité de gens s’informant via les devices mobiles et je ne peux que déplorer le manque de solutions de paiement réellement adaptées à mon utilisation des sites d’information.
Le numérique possède des atouts indéniables. Cependant, quelques freins subsistent et empêchent encore les éditeurs de miser sur Internet et les lecteurs de presse en ligne à payer pour accéder à de l’information.
Contenu publié initialement par Roxane Zebina